Statistiquement, du fait de la répartition des différents groupes sanguins dans les populations européennes, une transfusion conduite sans typage des groupes conduit à un accident dans environ 35% des cas. En revanche, le risque est nul si des sangs de même groupe sont mélangés. Le Sang de groupe O, qui ne contient aucun facteur, peut de plus être mêlé à tous les autres et est ainsi dit de "donneur universel". A l'inverse, le groupe AB qui ne contient aucun anticorps, peut être receveur à tout autre sang et est ainsi dit "receveur universel".
Il faudra cependant un bon quart de siècle pour que ces règles élémentaires de la transfusion s'appliquent dans les hôpitaux. Les articles de 1901 et 1904 dans lesquels Karl Landsteiner annonce sa découverte passent en effet inaperçus, tant la transfusion sanguine est alors jugée sulfureuse.
L'importance de son travail, qui lui vaudra le prix Nobel en 1930, il la voit ailleurs.
"Un jour viendra où les groupes sanguins définiront l'homme mieux que les empreintes digitales", écrit-il en 1903, après avoir observé que le groupe sanguin d'un individu ne change pas durant toute sa vie.
Prophétique ! même si l'on connaît aujourd'hui quelques cas très rares de maladies qui s'accompagnent d'un changement de groupe sanguin.
Article extrait du livre "Transfusion Sanguine, Une Grande Aventure Humaine" d'Olivier Boudot<
Edité par "Mémoires d'Hommes, Histoires d'Entreprises" et les "Editions Télémaque"
ISBN : 978-2-7533-0080-4